Eva Nielsen Territoires en mutation
L’œuvre d’Eva Nielsen est constamment à la lisière de quelque chose : au seuil du territoire, de son centre et de sa périphérie, de l’image…
Dans le cadre de la célébration du bicentenaire de la libération de la Grèce HYam invite quatre jeunes artistes femmes à exposer cet été sur l’île d’Hydra : deux artistes françaises, Maude Maris et Eva Nielsen, et deux grecques, Evi Kalogiropoulou et Malvina Panagiotidi.
Le contexte sanitaire a amené l’association HYam (Hydra for Artists of the Mediter- ranean) à repenser l’édition 2021 en faveur, non pas d’un seul, mais de plusieurs artistes afin d’intensifier son soutien en cette période particulièrement sensible pour les scènes artistiques émergentes. HYam a choisi d’installer l’exposition dans un lieu historique ayant appartenu à l’amiral Tombazis, héros de la guerre d’indépendance. Ce joyau architectural est devenu en 1936 l’annexe de l’école des Beaux-Arts d’Athènes où résident chaque année des étudiants et des artistes. On dit que Marc Chagall y séjourna.
L’exposition établit un dialogue entre les travaux de quatre jeunes artistes femmes sur une thématique symbolique en cette année de commémoration : « Danser dans les chaînes » illustre, d’une part, la ténacité du peuple grec qui ne perdit jamais son identité durant les quatre siècles d’occupation ottomane et, d’autre part, fait référence à un aphorisme de Nietzsche touchant de plein fouet l’art et les créateurs. Selon le philosophe, l’artiste se devait d’inventer des contraintes pour mieux donner ensuite l’illusion d’une éternelle légèreté.
HYam a porté son choix sur deux artistes grecques, en soutien aux créateurs d’un pays qui accueille les projets HYam depuis 2016 - Evi Kalogiropoulou et Malvina Panagiotidi -, et deux artistes françaises, afin de valoriser la scène de coeur de l’association - Maude Maris et Eva Nielsen -. Le point commun de ces quatre artistes est de travailler en amont sur des problématiques complexes et d’élaborer une méthode de travail précise afin de tisser une oeuvre dense qui ne sature pas le regard du visiteur, ne lui raconte pas le labeur de la création, mais lui laisse tout le loisir d’y glisser sa propre histoire.
Salle d’exposition-Maison Tombazis, annexe de l’école des Beaux-Arts d’Athènes