Edition 2022

Une exposition anniversaire

L’association HYam célèbre sa cinquième édition avec une exposition anniversaire qui pérennise le soutien à une scène artistique émergente, à la fois multiple et engagée.

Pour la seconde année consécutive l’association HYam met les femmes à l’honneur en invitant deux artistes à exposer cet été sur l’île d’Hydra dans l’un des bâtiments emblématiques de l’île.

En 2021, le contexte sanitaire a amené l’association HYam à repenser le projet en faveur, non pas d’un seul, mais de plusieurs artistes afin d’intensifier son soutien en cette période particulièrement sensible pour les scènes artistiques émergentes. Cette année, l’association poursuit son engagement sur un schéma identique. Elle choisit de mettre en lumière des artistes femmes sur un marché international largement dominé par la scène masculine et les invite à présenter leurs oeuvres récentes à la maison Tombazis, l’un des joyaux de l’architecture hydriote. Cette exposition est aussi occasion de découvrir un lieu jusqu’alors peu exploité sur une île vénérée par un microcosme artistique international ainsi qu’une demeure historique peu visitée.

L’année dernière, au-delà de la production de l’exposition « Danser dans les chaînes », HYam avait contribué à valoriser la maison Tombazis en dotant le lieu d’un système d’éclairage approprié, optimisant ainsi son potentiel. Un nouvel atout pour l’école des Beaux-Arts d’Athènes, pour ses étudiants ainsi que pour les institutions culturelles grecques et étrangères.

L’exposition : les Sirènes étaient des femmes oiseaux

Dans l’Odyssée, les Sirènes étaient des femmes oiseaux au visage angélique et au corps d’aigle, dangereuses séductrices qui en-chantèrent Ulysse avant de troquer, plus tard, leurs ailes pour une queue de poisson et le monde d’en dessous. Les êtres hybrides, témoins de cette éternelle ambivalence ont toujours fourmillé dans une mythologie populaire aiguillée par le vice et la vertu. Aujourd’hui, l’hybridation s’impose de manière plus pragmatique et plus vaste : avec l’interpénétration des mondes à la fois dans les sphères personnelles et sociétales, on ne raisonne plus avec des « ou «  mais avec des « et ». Les créatures hybrides de Lito Kattou qui mêlent l’humain, le divin, la faune et la flore incarnent cette nécessité vitale de s’adapter aux nouveaux défis environnementaux grâce à la mutation et donc à l’innovation. Dialoguant avec les sculptures planes de l’artiste chypriote, les vidéos d’Anne-Charlotte Finel soulignent ces entre-deux, ces interstices, ces espaces temps intermédiaires non balisés où toute métamorphose peut s’accomplir. « Géomètres ou non, nous innovons entre.» soulignait le philosophe Michel Serres.