L’oeuvre d’Anne-Charlotte Finel cherche inlassablement à capter quelque chose qui échappe au registre des identités immuables et acquises, quelque chose qui a à voir avec l’intensité, une vibration qui contredit la supposée transparence de nos sociétés de l’information. Que le sujet soit des chiens ou des algues, ce sont en effet les pixels qui apparaissent comme le dénominateur commun aux vidéos de l’artiste. Les points de l’image électronique dansent ici le plus souvent dans la nuit et enveloppent chaque motif d’une épaisseur spatiale qui révèle la présence de la matière. En cela, Anne- Charlotte Finel déploie une poétique de l’entropie. » note Fabien Danesi, historien d’art.
Travaillant dans un entre-deux permanent avec une préférence pour l’heure bleue, l'artiste ne cesse de faire des pas de coté escortée par Voiski et ses sons hypnotiques. Bien que les vidéos soient prises dans une nature sans artifices, elles ne sont prétextes qu’à évoquer ces interstices, creuset de toutes les transitions : quand les araignées d’eau, vaisseaux d’un autre monde, se télescopent dans une lumière infernale, quand un serpent albinos modifié génétiquement n’en finit pas de dérouler ses replis tortueux, quand des algues phosphorescentes et lascives brouillent les repères spatiaux et temporels… Anne-Charlotte Finel ne cesse d’échafauder des « mondes allusifs » qui lézardent les certitudes et débrident l’âme.
Anne-Charlotte Finel est née à Paris en 1986. Diplômée des Beaux-Arts de Paris avec mention, elle est représentée par la galerie Jousse Entreprise.
Récipiendaire du Prix Vidéo de la Fondation François Sommer en 2015 et du Prix du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine remis lors du Salon de Montrouge en 2016, elle a présenté des expositions personnelles à la Galerie Edouard Manet (Gennevilliers), à la Galerie Jousse Entreprise (Paris), aux Ateliers Vortex (Dijon), au Centre d’art Le Lait (Albi), à The Chimney (New York) ainsi que dans cinq villes de Russie en partenariat avec l’Institut français de Saint-Pétersbourg. Son travail a été intégré à des expositions collectives au Palais de Tokyo ou à la Synagogue de Delme en France, ainsi qu’à l’international (Mexique, Australie, Hong Kong, Italie, Allemagne, Japon et États-Unis).