La maison Tombazis : symbole de la puissance hydriote à l’orée du XIXème siècle

Publié le vendredi 18 juin 2021

Les hôtels particuliers d’Hydra, imposantes bâtisses de pierre de trois ou quatre étages, étaient la propriété de familles d’armateurs. La plupart furent construits entre la fin du XVIIIème siècle et l’orée du XIXème à une époque où ceux-ci eurent la possibilité de faire fructifier leurs acquis : grâce au traité de paix conclu en 1773 entre les Russes, chrétiens orthodoxes eux aussi, et l’Empire Ottoman, les armateurs hydriotes, enfin été délestés des taxes imposées par la Sublime Porte, purent voguer librement sous pavillon russe. Dès lors, ils accumulèrent des fortunes colossales mais aussi des connaissances. Adeptes des idées des Lumières, ils bâtirent de majestueuses demeures aux influences italiennes, sésame requis pour appartenir à une haute bourgeoisie influente. 

La maison Tombazis construite en 1800 en est l’une des plus parfaites illustrations. Iakovos Tombazis, le chef de famille, passa commande à des architectes génois qui combinèrent avec talent les subtilités architecturales de la Renaissance italienne tout en préservant la vocation défensive de ce poste d’observation. Lors de l’insurrection du 25 mars 1821 qui débuta dans le Péloponnèse, Iakovos Tombazis, engagea quatre de ses bateaux. Fin stratège, il fut, entre autre, à l’initiative des fameux brulots, bateaux chargés d’explosifs lancés sur une flotte turque encore vivace. Premier amiral nommé en Grèce, il joua aussi un rôle politique tout comme son jeune frère Emmanuel. Éminent re présentant aux différentes assemblées nationales pour la guerre de l’indépendance, celui-ci fut nommé ministre de la Marine. 

Après qu’ils se furent retirés, les deux frères participèrent à l’effort de guerre en versant d’importantes sommes d’argent. En 1936, la maison Tombazis est devenue l’annexe de l’école des Beaux-Arts d’Athènes où résident chaque année des étudiants et des artistes.