Lina Laraki définit son travail comme expérimental. Elle explore les affects et esthétiques du film, medium très élastique qui permet le son, l’écrit, le visuel ainsi que le spatial et traite de thématiques ayant une portée sociale et politique. En s’appuyant sur une démarche de dé-centralisation, décentralisation du discours, du langage et de l’homme, elle explore les différentes échelles de l’histoire et de la marge, les récits et aussi l’invisibilité. Depuis 2014, ses travaux ont un point commun : faire émerger la possibilité d’une résistance spéculative au rationalisme et aux méthodes occidentales de formuler l’Histoire. Dans l’un de ses derniers films, essai tourné au village d’Abouti dans l’Atlas en octobre 2017, elle examine la place des minéraux qui nous pré-existaient. Cette recherche induit une question fondamentale pour l’artiste : comment donner voix à ce qui nous précède, comment ouvrir des brèches afin d’approcher notre monde et nous-mêmes à travers de nouveaux prismes, de nouveaux outils d’écriture et donc une autre réalité.