Abdelaziz Zerrou, lauréat de l’édition 2 du prix HYam

Publié le dimanche 25 novembre 2018

En arabe Atlasouna, titre de l’œuvre d’Abdelaziz ZERROU, signifie “notre Atlas”. Grand Titan de la mythologie grecque condamné par Zeus à porter une voûte céleste dont les colonnes qui la supportent seraient situées dans le détroit de Gibraltar, Atlas a aussi marqué la géographie et l’histoire du Maghreb. La légende dit, qu’en mourant, Atlas aurait donné son nom à une montagne cosmique, qui s’étend d’Agadir à Tunis. La Grèce et le Maroc sont liées par de nombreuses similitudes, passées, présentes et à venir.

Atlasouna, projet sur la place Makariou

Berceaux de grandes civilisations aux géographies voisines, ces deux pays qui eurent à gagner leur indépendance semblent poursuivre des destinées juxtaposées. Ne sont-ils pas aujourd’hui confrontés aussi à la constante problématique des frontières et de l’immigration ? Quand Albert Camus évoquait la Méditerrannée et ce “nationalisme du soleil“ qui brouille les bornes et les limites de tout ordre n’imaginait-il pas une troisième piste où circuler plus paisiblement ? C’est à partir de cette réflexion camusienne qu’ Abdelaziz ZERROU met en lumière une “sortie de rang“.

L’Atlas et le Mont Toubkal, son point culminant

Sa sculpture/installation qui représente la montagne de Toubkal, point culminant du Haut Atlas, d’habitude si lointaine devient un élément familier à la fois visuel et sonore. Téléportée de manière réaliste sur la place publique, lieu qui est à tout le monde mais qui n’appartient à personne, Atlasouna est une réponse esthétique qui révèle une toute nouvelle proximité et ouvre un chemin de traverse. Comme si, sous le soleil de la Méditerranée, les terres corsetées par l’histoire et les politiques officielles n’avaient plus de lignes de démarcation.