CHRISA VALSAMAKI

Publié le mardi 27 novembre 2018

L’art est le seul moyen de retrouver le temps perdu. Chrisa Valsamaki (1981) a épinglé cette phrase de Marcel Proust dans un coin de sa tête. Son travail consiste à transformer un symbole en message codé et à révéler par la juxtaposition d’images une mémoire dont la continuité et le contexte ont, quelque part, été mis à mal. Chrisa Valsamaki laisse ainsi affleurer des aspects cachés de l’histoire et tient le rôle de celle qui révèle. Avec discrétion. Dans ses travaux récents, elle observe les écueils des structures strictement hiérarchisées et oppressantes ainsi que leurs conséquences pour le citoyen. Dans l’installation 7 portraits et 616 mots où elle décortique des non-dits de l’histoire de son pays, on ne découvre la physionomie des  sept visages fixés sur papier carbone que sous un certain angle. Il s’agit de détenus emprisonnés entre 1973 et 1990 qui se sont échappés ou qui ont dénoncé les conditions inhumaines de leur incarcération. Totalement exclus de l’histoire officielle. L’artiste tente de rendre visible cette invisibilité.

Chrisa Valsamaki vit et travaille à Athènes.

Study on social Cannibalism, travaux sur papier, 2014. Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
7 portraits et 616 mots, portrait sur papier carbone faisant partie de l’installation, 2013.
7 portraits et 616 mots, portrait sur papier carbone faisant partie de l’installation, 2013.