Que deviennent-ils ?

Publié le mercredi 28 novembre 2018

Depuis le mois de juillet, la lauréate du prix HYam ainsi que les trois finalistes n’ont pas amusé le terrain. Entre accueils en résidence, expositions, projets, chacun a tissé sa toile à sa manière. Nous retrouverons ces jeunes artistes grecs et chypriote à Paris avant la fin de l’année. Voici leur actualité. En attendant la suite.

MARIA TSAGKARI, LAUREATE DU PRIX HYAM

C’est dans le cadre de la London Art Fair, nouvelle foire qui s’est tenue en janvier dernier, que Maria Tsagkari représentée par la TinT gallery, a exposé ses tous derniers dessins : « Planning a Garden » est une série d’études,réalisée en cendre sur aluminium, où le jardin devient un symbole-labyrinthe de la force politique et économique mais aussi une ère de pouvoir.

A la fin du mois de février, on découvrira « The New Green », une installation dans la citerne du château de l’île de Lesbos, l’une des plus importantes forteresses en Méditerranée. L’artiste impose ainsi une nouvelle tendance : le Bleu comme Nouveau Vert appliqué à la nature au sens large (sites touristiques et  jardins privés). Maria Tsagkari met ici en lumière, certains dérèglements dont elle floute l’origine précise -appropriation, assimilation, fusion- mais qui concerne avec certitude les relations Est-Ouest et leurs ramifications dans les différentes cultures. Ce projet concerne également la création d’une société appelée The New Green. Cette société éclaire les futurs enjeux de  cette « nouvelle tendance », à la fois poétique et politique, sur le marché mondial.  Souvenez-vous de la tulipomanie, première bulle spéculative au XVIIème siècle.  Chimistes et agronomes travaillent sur le sujet : comment modifier l’ADN de l’herbe.

RANIA BELLOU

Durant l’été 2014, Rania Bellou a réalisé deux solos shows : le premier à Kalfayan Galleries à Athènes et le second à Thessalonique dans le cadre du festival Action Field Kodra. Rania Bellou a participé à l’automne à l’exposition de groupe « Personal Collective Mythologies » de Patras avant de traverser l’atlantique. En décembre à Miami Art Basel, elle présentait sur le stand de Kalfayan Galleries cinq courtes animations qui furent sélectionnées pour la section FILM avant d’ enchaîner sur un premier solo show newyorkais à la Taymour Grahne Gallery.

Cette exposition témoigne de l’évolution de son travail. En compilant dessins, livre, archives, projection et animation, l’artiste s’est attachée à la vie d’une résidente new yorkaise dans les années 40 dont elle a découvert le journal et en a tiré des images où réalité et fiction s’entremêlent afin de laisser au public le soin de réécrire lui aussi son histoire.

MARIANNA CHRISTOFIDES

Marianna Christofides revient de Stockholm où elle était invitée en résidence afin de finaliser un projet né il y a trois ans (film et installation) et va sans tarder égrener différents pays des Balkans, caméra au poing. Ce projet sera présenté pour la première fois dès le 28 mai à la prochaine Biennale de Thessalonique. Top secret pour le moment…

Fin avril, l’artiste est invitée à Paris par Light Cone pour la post production. C’est une année clé pour la jeune chypriote qui aura un premier solo show institutionnel à la Basis E.v. Kunstverein de Frankfurt dès le printemps. Suivi d’un séjour stambouliote en résidence à Istanbul durant le second semestre. L’exposition itinérante Recording Memories qui a débuté à Nicosie avant Thessalonique, Athènes et Belgrade éclaire les tribulations de la mémoire dans un sud–est de l’Europe depuis longtemps chamboulé. Une problématique chère à l’artiste.

ATHANASIOS ZAGORISIOS

Athanasios Zagorisios poursuit ses recherches artistiques sur « L’esthétique de l’éphémère » tout en enseignant à l’Académie Platon de l’Université
d’Athènes. Il talonne les états transitoires, par conséquence fragiles et fugitifs, de certains phénomènes naturels afin de mettre en exergue ces moments d’une extrême brièveté. Dans sa dernière œuvre, l’artiste a utilisé l’effet Peltier (phénomène physique de déplacement de la chaleur en présence d’un courant électrique) afin de recréer le cycle de l’eau: condensation, précipitation, collecte, évaporation.

En parallèle, il a choisi d’élargir le spectre des sensations : en collaboration avec un parfumeur et en s’inspirant des arts japonais du kôdô et de la cérémonie du thé, il a imaginé un projet olfactif, rituel artistique né de la rencontre d’un parfum et d’une architecture.