HYam in Progress

Publié le mercredi 28 novembre 2018

Depuis le 2 juillet dernier, date de la remise du prix HYam chez Artcurial, en partenariat avec la fondation Jean-Luc Lagardère,  le projet s’est à la fois étoffé, précisé, articulé… Cet été. Avec une soudaine évidence.

par Pauline Simons

HYam dispose aujourd’hui d’une structure afin d’ étayer la suite. Les statuts de l’Association ont été déposés à l’automne.

En juillet dernier, le jury du Prix HYam, présidé par Alain Seban, président du Centre Pompidou avait choisi Maria Tsagkari parmi les quatre finalistes grecs et chypriote de moins de 36 ans. Désormais, le prix aura lieu tous les deux ans. Prochaine édition en 2016. Après la Grèce et Chypre, HYam va aller à la rencontre de la jeune scène artistique d’un autre pays de la Méditerranée. Mais en alternance, telle une réponse, deux nouveaux temps. Entre Hydra et Paris. 

Une oeuvre pérenne à Hydra

Le/la lauréat/e du prix HYam aura ainsi  l’opportunité de créer une oeuvre pérenne dans l’espace public de l’île d’Hydra en Grèce. Produite par HYam, avec le soutien de partenaires financiers, la création de Maria Tsagkari, lauréate du prix 2014, sera la premier jalon d’une promenade  qui débutera en bord de mer avant de flirter avec les rochers. L’artiste planche déjà sur différents projets, autant d’ ébauches poétiques, exigentes et attentives au caractère singulier du lieu. Maria Tsagkari sera accueillie en résidence sur l’île afin de monter son oeuvre avec l’aide des habitants de l’île.

Une exposition pour les quatre finalistes

Souvenez-vous. Lors de la soirée du prix aucune oeuvre n’avait été montrée. Seules les vidéos des artistes réalisées spécialement pour HYam rythmaient la scénographie. A sa création, HYam avait prévu d’ exposer ensuite le/la lauréat/e dans un lieu ou une institution parisienne.  Réflexion faite, il aurait été dommage de boucler la boucle ainsi. La remise d’un prix, aussi festive et fédératrice soit-elle, a toujours un versant élitiste et réducteur. L’association a donc décidé de consacrer la ou les expositions -selon ses moyens- aux quatre finalistes. Ce matin dans  le Quotidien de l’art (10 décembre) Roxana Azimi dévoilait les nouvelles propositions du Prix Marcel Duchamp qui font écho -toutes proportions gardées- à la nouvelle articulation du projet Hyam. A Beaubourg, à partir de l’automne 2016, seront, en effet, montrés les travaux des quatre finalistes et plus seulement celui du lauréat. Comme le soulignait Alain Seban, « Cette formule met moins l’accent sur la compétition mais davantage sur la diversité de la scène française. » De notre côté nous recherchons une institution parisienne afin d’accueillir les oeuvres de nos finalistes. Nous y travaillons d’arrache-pied. Par un juste retour des choses, cette exposition offrira une belle visibilité aux artistes  tout en éclairant la diversité d’une scène étrangère et méconnue.

Marianna Christofides
Athanasios Zagorisios
The meeting point (2013) – Maria Tsagkari

Hydra, piqûre de rappel

L’île d’Hydra qui est située au sud d’Athènes et regarde le Péloponnèse, tricote une singularité quotidienne. Au pays des dieux, la perle noire du golfe Saronique est une taiseuse qui déteste les stilettos et ne s’apprivoise qu’à pied, à dos de mule ou en bateaux taxis. Délibérément cosmopolite, Hydra accueille chaque été des expositions d’art contemporain dans des lieux aussi singuliers que le vieil abattoir repris en 2009 par le collectionneur Dakis Ioannou, l’ancien lycée où Dionisis Antonitsis, escorté par la fondation NEON et Dimitri Daskalopoulos, déroule une programmationn internationale ou encore le Workshop de Pauline Karpidas, collectionneuse et mécène anglaise, un bel espace adossé aux boutiques qui était jadis un garage à bateaux.

L’île est devenue le repaire des habitués des grandes foires internationales : avec ses demeures patriarcales construites dans un style vénitien à la fin d’un XVIIIème siècle où les armateurs faisaient la pluie et le beau temps, avec ses dédales de pierre, ses rochers tombant à pic et son silence moyenâgeux, mécènes, collectionneurs, galeristes et artistes l’ont préférée à beaucoup d’autres. Redécouverte au début des années 60 par une poignée de cinéastes, peintres, écrivains et poètes, cette enclave en mer Egée qu’Henry Miller comparait à une énorme tranche de pain pétrifié, cimente aujourd’hui sa réputation.