Midi trente, mardi 17 décembre, à la chapelle des Beaux-Arts de Paris. Sous les sabots de la monture du Colleone, étaient dévoilés les noms des trois artistes sélectionnés pour le prochain prix du dessin de la Fondation d’art contemporain Daniel et Florence Guerlain. Il sera remis, comme à l’accoutumée, lors du Salon du dessin au Palais de la Bourse, le 27 mars prochain. On a pu ainsi survoler, en avant-première, trois microcosmes singuliers qui devraient donner du fil à retordre au jury.
par Pauline Simons
Comme le tailleur de pierre enlève de la matière, l’anglais Matt Bryans pratique la technique de l’effacement. Il commence par collecter des centaines de journaux ou de photos imprimées, puis choisit des images qu’il va soigneusement découper avant de les gomme ou les gratter. Aucun mot ne vient habiller ses « dessins ». L’artiste ne garde que des détails. Suffisamment suggestifs pour ne pas tomber dans l’abstraction mais pas assez pour donner une identité à un événement, un visage, un paysage. A partir du réel, Matt Bryans retricote le poétique.
Né en 1986, Tomasz Kowalski est le benjamin de la sélection. De nationalité polonaise et issu d’une famille d’artistes, il mêle des pans de l’histoire de l’art qu’il connaît bien, manipule l’espace et la perspective afin de mieux déstabiliser le spectateur. Les scènes brossées d’un trait léger se passent dans des univers identifiables et quotidiens mais chaque élément vit sa vie et raconte sa propre histoire tout en restant connecté.