L’évènement arty de la rentrée athénienne se tenait dans l’une des plus prestigieuses demeures néoclassique de la capitale, abritant désormais les expositions temporaires du musée.
Un public nombreux, cosmopolite et bronzé reprenait ainsi ses marques, les pieds dans les starting blocks et un verre à la main. Pas question pour les happy few de manquer la remise du prix de la fondation Deste après la parenthèse de l’été.
Créé en 1999 par son président Dakis Ioannou qui, cette année, rebat tel un jeu de cartes plus de six cents œuvres de sa collection avec l’exposition « le système des objets », ce prix de 10 000 € récompense tous les deux ans un artiste émergent grec ou chypriote vivant en Grèce ou à l’étranger. Pour le jury composé de six acteurs internationaux du monde de l’art, le choix fut cornélien. La sélection des six artistes en compétition avait été bien verrouillée révélant des œuvres et des univers très circonscrits. Après maintes délibérations, le jury a finalement penché en faveur de Kostas Sahpazis que l’on avait découvert chez Sadie Coles au printemps dernier. Ce jeune artiste chypriote, vivant à Athènes, se fait un devoir et un plaisir de reconfigurer notre quotidien et de pousser dans leur retranchement des matières et des objets familiers tels le latex, le néon, le bois, l’aluminium, la peinture. Sahpazis joue à la fois avec leur histoire et la notre, leurs aptitudes et nos habitudes, triturant à l’envi nos neurones avec des images flash qui s’ébrouent dans la case « mémoire ». Naissent ainsi des sculptures panachées composées tels d’improbables mariages par ce brouilleur de pistes. Affaire à suivre.
Exposition des six artistes du Deste Prize, Musée d’art Cycladique. Jusqu’au 30 septembre.
Le système des objets, Fondation Deste. Jusqu’à la fin novembre.