Pour le projet HYam, nous avons repéré à la Fiac, dans le secteur Galeries Lafayette, le travail de Christodoulos Panayiotou, un jeune artiste chypriote représenté par Rodeo, l’excellente galerie stambouliote.
par Pauline Simons
Depuis déjà une dizaine d’années, Christodoulos Panayiotou né à Chypre en 1978, enchaîne les expositions personnelles en Europe et aux Etats-Unis. Comme beaucoup de jeunes artistes vivant dans un pays marqué par une histoire tourmentée, il interroge la mémoire en s’arc-boutant aux archives, aux documents, aux traces et jette ainsi des ponts afin tâter au plus près le pouls de notre époque. Avec un doigté délicat et pas mal de recul. Ce qui ne l’empêche pas de creuser, de déterrer les racines. Il triture le particulier pour mieux sonder le général. A partir de références propres à son île natale imprégnée de ce brassage intemporel de cultures et de populations (du folklore, à l’influence byzantine, vénitienne, ottomane en passant par les enjeux politiques que lui valent encore sa position stratégique), il propose d’ incessants aller-retours entre passé et présent, mêle l’éphémère et l’histoire, les rites et les pratiques médiatiques, afin que chacun puisse se créer un sas, une niche imaginaire dans un autre espace-temps, avec d’autres considérations, sur une autre scène afin de pouvoir se donner mentalement en spectacle. L’abscence étant un élément constitutif de son oeuvre : ne pas tout montrer pour tout dire. Le spectateur est donc convié lui aussi à relever les manches ! On regrette bien sur l’ exiguïté des stands qu’imposent les foires rendant les seconds degrés moins lisibles. Surtout quand il s’agit d’une première rencontre. L’oeuvre de Christodoulos Panayiotou s’épanouit dans des espaces qu’il peut se réapproprier totalement. On peut voir son travail en solo dans de plus grandes largeurs au Casino Luxembourg, (jusqu’au 5 janvier 2014) au Moderna Museet de Stockholm (du 30 novembre au 16 février 2014) .
A découvrir à la Fiac, au Grand Palais, jusqu’à ce soir.